étudiants internationaux
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Rapport de l’IGÉSR : l’impact de la crise sanitaire sur la mobilité européenne et internationale

Un très récent rapport de l’Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche, remis en septembre aux ministres chargés de l’éducation et de l’enseignement supérieur, analyse le pilotage de l'écosystème des mobilités dans la crise sanitaire et les effets de la crise sur les flux de mobilité sortante et entrante. Le rapport émet aussi un certain nombre de recommandations en vue de permettre, dans l'après-crise, la poursuite des objectifs fixés par le Président de la République française d'accueillir 500 000 étudiants étrangers d’ici 2027.

C’est dans le cadre de son programme de travail annuel 2020-2021 que l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR) a été chargée d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur la mobilité européenne et internationale de différents publics (scolaires, étudiants et apprentis). 

 

Le contexte de la pandémie

Comme le note le rapport d’inspection dans sa synthèse, "la crise sanitaire due à la diffusion du virus Covid-19 dans le monde à partir de la fin de l’année 2019, et qui a touché la France à partir du début de l’année 2020, a profondément bouleversé les flux de mobilité aux échelles européenne et internationale, en raison de la diffusion de la contagion et des mesures différenciées prises par les États pour y faire face".

Ce contexte, souligne l’IGÉSR, "suscite d’autant plus l’attention que la question des mobilités constitue depuis plusieurs années un axe central des politiques d’internationalisation des établissements d’enseignement, et que le président de la République a fixé comme objectif à notre système scolaire et universitaire d’être en capacité d’accueillir 500 000 étudiants étrangers en 2027".

 

Un pilotage des mobilités dans la crise réactif et efficace

Des entretiens menés avec les acteurs du pilotage, du suivi et de la mise en œuvre des mobilités européennes et internationales (dont Campus France), de l’analyse des séquences de la crise sanitaire, des documents et des données que la mission d’inspection a pu consulter, il ressort que "l'écosystème national des mobilités a été globalement réactif et efficace face à la crise et son caractère inédit".

Ainsi, note le rapport, la "politique clairement affichée en faveur des étudiants internationaux et la mise en place d’interfaces bienvenues de coopération, notamment interministérielles, méritent d’être soulignées et prolongées dans l’après-crise en vue d’une meilleure structuration de l’écosystème".

 

Des difficultés sociales accrues par la crise sanitaire pour les étudiants internationaux

Rappelant que la France est le sixième pays pour l’accueil des étudiants internationaux, l’IGÉSR estime que "la position de la France paraît préservée à court terme au sein de la géopolitique mondiale des mobilités étudiantes".

Cependant, poursuivent les inspecteurs, la crise sanitaire "a eu pour effet de mettre au jour, en l’aggravant, la précarité d’une grande partie de ces étudiants internationaux accueillis en France dans tous les domaines (hébergement, alimentation, travail, santé)". Mais, souligne encore le rapport, les étudiants internationaux ont été "les premiers bénéficiaires des aides d’urgence allouées par les CROUS en 2020-2021", avec jusqu’à 68 % des aides attribuées. A cet égard, "les dispositifs de soutien et de protection mis en place en faveur des étudiants, quelle que soit leur nationalité, ont constitué des éléments positifs, quoique susceptibles d’amélioration, par exemple en termes de couverture sociale".

 

Une occasion de transformation

La crise sanitaire comme une "occasion de transformation". C’est ce ces termes que l’IGÉSR estime que "la crise sanitaire a démontré les capacités d’adaptation et de résilience des acteurs des mobilités". Ce faisant, poursuivent les auteurs du rapport, la crise a suscité de "nouvelles réflexions tant sur la place de l’international dans les stratégies des acteurs, que sur la nécessité de penser des mobilités physiques plus en phase avec les besoins des publics apprenants et les politiques internationales d’établissement, ou bien encore sur l’importance à accorder au développement des mobilités dites hybrides, c’est-à-dire mêlant mobilités physiques et virtuelles ou mobilités 2.0 via les plateformes et applications d’échanges numériques ». Le rapport rappelle néanmoins que le « premier point important est l’unanimité des interlocuteurs de la mission sur le caractère prioritaire de la mobilité physique".

 

Une liste de recommandations

Au-delà de la crise et de ces impacts immédiats sur la mobilité, le rapport établit une liste de recommandations, issues de cette période d’observation, parmi lesquelles on retiendra :

  • l’amélioration du pilotage et du suivi des mobilités, notamment en matière de mobilité sortante et/ou scolaire ;

  • le renforcement de la coopération au sein de l’écosystème, surtout en ce qui concerne "la composition et le fonctionnement des cellules de crise, les mesures et procédures types à mettre en place ainsi que les processus de communication" ;

  • l’accompagnement dans la reprise des mobilités sortantes, avec deux recommandations principales :

    • profiter de la Présidence Française de l’Union européenne au premier semestre 2022 pour concevoir un  "Plan de relance des mobilités européennes incluant des priorités à certains types de mobilités et un plan de communication pour l’incitation à la reprise" ;

    • organiser un moment "à la fois fédérateur, réflexif sur la crise et porteur de perspectives qui pourrait prendre la forme d’assises de la mobilité européenne et internationale associant tous les acteurs des mobilités concernés" ;

  • l’accueil des étudiants internationaux. Il s’agit ici, pour la mission d’inspection, de "tirer les leçons de la crise". Parmi celles-ci, l’IGÉSR note plusieurs points d’amélioration des services, tels que :
  • l’amélioration du taux d’inscription à la sécurité sociale des étudiants étrangers en faisant de "l’affiliation à la sécurité sociale une étape obligatoire dans le cadre de l’inscription administrative de l’étudiant étranger au sein de son établissement" ;

    • l’augmentation du nombre de bourses du Gouvernement français accordées aux étudiants internationaux et inciter à "la création de bourses d’établissement réservées aux étudiants internationaux" ;

    • le lancement d’opérations de "recrutement flash pour des nationalités ciblées selon les priorités stratégiques du MESRI et des établissements, dans le cadre de la plateforme Études en France mais de façon dérogatoire à son calendrier".

 

 

 

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Publié le : 22/11/2021 à 14:23
Mis à jour le : 22/11/2021 à 17:18
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